Séparer l'Eglise et l'Etat: une idée dissidente | Philippe Gonzalez
A l’occasion des 500 ans des mennonites neuchâtelois, cette conférence invite à parcourir le destin – historique, géopolitique, mais aussi local – d’une idée qui a transformé nos sociétés, et mérite d’être toujours réfléchie. Séparer l’Église et l’État : cette idée révolutionnaire surgit au XVIe siècle, chez une poignée de dissidents. Ces dissidents, les mennonites neuchâtelois, en sont les héritiers directs. Longtemps combattue par les autorités catholiques et protestantes, l’idée fait son chemin, traverse l’Atlantique et finit par s’imposer, sous des formes variées, dans les sociétés démocratiques, libérales et séculières. Jusqu’à peu, elle paraissait aller de soi. Les poussées fondamentalistes et les nationalismes religieux qui s’emparent aujourd’hui de pays entiers rappellent sa fragilité, et sa valeur : coexister pacifiquement, malgré nos différences.
-
Philippe Gonzalez est sociologue à l’Université de Lausanne, spécialiste de l’évangélisme. Ses travaux actuels portent notamment sur le statut des religions dans l’espace public et le dialogue interreligieux, à l’articulation avec des enjeux politiques. En 2014, il publie Que ton règne vienne : des évangéliques tentés par le pouvoir absolu (Genève, Labor et Fides), un ouvrage de référence tiré de ses recherches postdoctorales. Il a notamment dirigé Le religieux entre science et cité (avec Christophe Monnot, Genève : Labor et Fides, 2012), Quel âge post-séculier ? Religions, démocraties, sciences (avec J. Stavo-Debauge et R. Frega, Paris : Éditions de l’EHESS, 2015). Il est l’auteur de plus d’une soixantaine de contributions académiques.
-
Enregistré au Club 44 le 2 octobre 2025