Le réarmement démographique et la lutte annoncée contre l'infertilité
« À ce jour, la question de l’infertilité tient une place très paradoxale dans le débat public. L’infertilité est à la fois une question intime et une question sociétale, qui devrait être placée au cœur des grands enjeux politiques contemporains.
Pourtant, malgré ces conséquences multiples, l’infertilité demeure un sujet peu débattu, mal connu, trop souvent ignoré. Un sujet qui met mal à l’aise les familles, mais aussi les décideurs publics. Elle est encore trop souvent reléguée au second plan, à une simple « histoire de bonne femme », alors qu’elle touche directement 3,3 millions de nos concitoyens – un chiffre qui va croissant. »
Cette tribune, alertant sur une nécessaire prise de conscience quant au problème de l’infertilité et à la place trop résiduelle qui lui est accordée dans le débat public n’a pas été publiée par un obscur mouvement nataliste ou traditionnaliste attaché à une conception rétro de la famille.
Elle constitue au contraire le propos préliminaire d’un écrit officiel rendu le 21 février 2022 et intitulé « Rapport sur les causes d’infertilité – vers une stratégie nationale de lutte contre la fertilité », co-publié par une sommité de la médecine reproductive, le Professeur Samir HAMAMAH et Mme Salomé BERLIOUX, auteure, qui a elle-même été confrontée au combat de l’infertilité.
Ce qui est inédit, c’est que ce rapport a été rédigé à la demande de l’exécutif, pour chiffrer, expliquer et proposer des pistes pour endiguer ce mal inconnu et trop souvent tu qu’est l’infertilité et qui, s’il n’est pas pris à bras le corps, mettrait en péril l’intérêt collectif.
Au point que les plus hautes autorités de l’Etat ont annoncé un plan d’action pour entraver cette montée en puissance statistique de l’infertilité, témoignant d’un phénomène certes médical mais désormais également sociétal. Un phénomène mondial puisque nombre de pays s’en alarment désormais, un phénomène sur lequel nous allons nous pencher aujourd’hui.
Pour en parler nous recevons Nesrine HAIF, enseignante en culture générale à l’ISP