ChatGPT a-t-il le droit d’imiter le style du Studio Ghibli pour créer des images ?
De plus en plus d’utilisateurs demandent à des outils comme ChatGPT de créer des visuels « dans le style du Studio Ghibli ». Techniquement, c’est possible. Mais sur le plan juridique et éthique, la question est bien plus complexe.Le Studio Ghibli, mondialement connu pour ses films comme Mon Voisin Totoro ou Le Voyage de Chihiro, est protégé par le droit d’auteur. Cela couvre ses personnages, ses décors, ses scénarios… mais qu’en est-il de son style graphique ? Si ce style n’est pas officiellement une marque déposée, il peut être considéré comme une signature artistique, donc potentiellement protégée dans certaines juridictions.Jusqu’à présent, aucune action judiciaire n’oppose directement le Studio Ghibli à OpenAI ou à d’autres plateformes d’IA générative. Toutefois, plusieurs affaires similaires sont en cours. Getty Images a attaqué Stability AI pour avoir utilisé sans autorisation des millions d’images protégées. Trois artistes ont aussi déposé plainte contre Midjourney et DeviantArt, accusant ces entreprises d’avoir entraîné leurs modèles sur leurs œuvres sans consentement. Ces procès, en attente de verdict, pourraient bien faire jurisprudence.Dans ce contexte, demander à ChatGPT de générer une image "à la manière de Ghibli" reste légal pour un usage privé ou non commercial, tant que cela ne reproduit pas directement un personnage ou une scène identifiable. Mais dès qu’il y a reproduction fidèle ou usage commercial, le risque juridique devient bien réel.Au-delà du droit, il y a la question du respect artistique. Le légendaire Hayao Miyazaki, cofondateur du studio, a exprimé une opposition farouche à la création par IA. Face à une animation générée par machine, il a déclaré :« Je ressens fortement que c'est une insulte à la vie elle-même. »Un rejet net de ce qu’il perçoit comme un art sans âme.En somme, imiter Ghibli avec une IA n’est pas forcément illégal, mais c’est une zone grise, à la fois sur le plan juridique et éthique. Pour l’instant, tout dépend de l’usage qu’on en fait. Mais avec les procès en cours et les débats publics, le cadre pourrait bientôt évoluer, et clarifier enfin ce que l’intelligence artificielle peut – ou ne peut pas – emprunter aux grands noms de l’art. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.