Gaza : "Le monde selon Donald Trump n'est qu'un vaste marché immobilier"
À la une de la presse, ce mercredi 5 février, les nombreuses réactions à la nouvelle déclaration choc de Donald Trump, qui assure que "les États-Unis vont prendre le contrôle de Gaza". Et les 40 ans de Cristiano Ronaldo. Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook…À la une de la presse, les réactions à cette nouvelle déclaration choc de Donald Trump, qui assure que "les États-Unis vont prendre le contrôle de Gaza".Après avoir en quelque sorte annoncé la couleur, la semaine dernière, en déclarant vouloir "faire le ménage" dans l’enclave palestinienne, le président américain persiste et signe, ouvrant "un nouveau chapitre de la guerre", selon Al Akhbar, quotidien libanais proche du Hezbollah, qui évoque la "pression maximale" mise par Washington pour favoriser le "déplacement" des Gazaouis. Le journal explique que pour les États-Unis, "la poursuite de la situation actuelle à Gaza, suspendue entre guerre et non-guerre, semble constituer un obstacle à la mise en œuvre de leurs plans politiques et stratégiques plus larges" au Proche-Orient. Encore faut-il que les États de la région les acceptent, ce qui n’est pas encore tout à fait gagné. Al Ghad, quotidien jordanien, qualifie en tout cas de "surprise totale" les déclarations de Donald Trump, et le site d’info Middle East Eye, affirme que "des sources bien placées à Amman et Jerusalem" assurent que le déplacement des Gazaouis serait un "casus belli", pour la Jordanie, les autorités jordaniennes se tenant prêtes à "fermer la frontière si des réfugiés commencent à traverser le pays", "toute tentative de forcer les Palestiniens à traverser la frontière étant considérée comme une violation flagrante du traité de paix conclu en 1994 avec Israël".L’Arabie saoudite écarte également tout déplacement des Palestiniens. Arab News rapporte que Riyad exclut également toute normalisation avec Israël sans la création d'un État palestinien. Le journal saoudien martèle que la "position de longue date selon laquelle les Palestiniens doivent avoir leur propre État indépendant est ferme et non-négociable", et que "le prince héritier Mohammed ben Salmane a rappelé cette position à plusieurs reprises". Asharq Al Wasat, autre quotidien saoudien, considère les propos de Donald Trump "comme un nouveau chapitre de la liquidation de la cause palestinienne". Le journal dit ne pas être surpris par ses déclarations, dans la mesure où Donald Trump a indiqué, dès son arrivée à la Maison Blanche, "qu'il reprendrait bientôt le Panama, puis le Canada, et (que) le reste suivrait". Asharq Al Awsat, qui ironise sur la vision du monde selon Donald Trump pour qui la planète "n’est rien d’autre qu’un bien immobilier, distribué aux gens, ou sur lequel des gens sont répartis", "les pays, les patries et les identités historiques n’étant rien d’autre qu’un mythe", "tout comme les familles, les biens, les droits et les cœurs".D’après le Jerusalem Post, Donald Trump soutient que "la Jordanie et l’Égypte ne diront pas non" lorsqu’il leur sera demandé d’accueillir les habitants de Gaza, où ces derniers pourront revenir, selon Trump, lorsque l’enclave sera redevenue "agréable et habitable". De son côté, Yediot Aharonot affirme que la question du déplacement des Gazaouis est "à l'étude" depuis "environ deux mois" et que "le feu vert a été donné à un plan visant à encourager la migration des Gazaouis vers un pays tiers", mais autre que l'Égypte ou la Jordanie, "dans le cadre de la reconstruction de l’enclave". Le journal israélien rappelle que "Benjamin Netanyahou n'a pas encore évoqué publiquement cette idée, qui a suscité une vive réaction dans le monde arabe", et que "par conséquent, toute discussion sur le sujet est menée avec délicatesse". Mais le journal rappelle aussi qu’au sein du gouvernement israélien, "des ou ex-ministres de droite", Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich, préconisent à la fois l’immigration des Gazaouis et l’établissement de colonies israéliennes dans l’enclave - une idée à laquelle Netanyahou aurait commencé à "s’ouvrir", selon Ben Gvir. Le journal cite enfin "des responsables égyptiens" ayant déclaré au journal qatari Al-Araby Al-Jadeed que le président Abdel Fattah el-Sisi se rendra à Washington le 18 février prochain, "pour discuter de plusieurs questions, notamment la relocalisation des résidents de Gaza proposée par Trump".Ces projets ne font toutefois pas l’unanimité ni en Israël ni aux États-Unis. Haaretz, journal de gauche israélien, vilipende la façon dont Donald Trump "a déplacé les objectifs de Gaza et offert à Benjamin Netanyahu une bouée de sauvetage politique", en remplaçant les discussions sur le sort des otages israéliens par celles sur la prise de contrôle de Gaza. "Au lieu de faire pression sur Benjamin Netanyahou pour qu'il respecte l'accord de cessez-le-feu et obtienne la libération des otages restants, Donald Trump lui a offert une chose – aussi irréaliste soit-elle – qu'il peut brandir devant les partenaires d’extrême-droite de sa coalition", critique le journal. "Avec Benjamin Netanyahu à ses côtés, Donald Trump ajoute Gaza à sa liste d’ambitions coloniales", dénonce The Washington Post, en évoquant les déclarations "stupéfiantes" du président américain. Le quotidien américain se demande si le but de la manœuvre n’est tout simplement pas "d’abolir la Palestine, de la rivière à la mer", "la proposition d'élimination de toutes les terres palestiniennes par Trump" étant allée, selon lui, "encore plus loin que les projets expansionnistes de Benjamin Netanyahu". The Washington Post, qui conclut sur l’ironie, si ce n’est le cynisme de la situation : le fait que le président des États-Unis a présenté "son projet d’expulser les Palestiniens de leur terre natale comme un geste humanitaire".On ne se quitte pas là-dessus. Sans transition aucune, histoire de vous changer les idées, sachez que c’est aujourd’hui l’anniversaire de Cristiano Ronaldo. Au Portugal, où le joueur est considéré comme un trésor national, ses 40 ans d’existence sur terre sont donc forcément à la une. "Le Roi fête son anniversaire", titre O Jogo. A Bola, la Bible du foot portugais, évoque également les 40 ans du "Roi". Très bel hommage aussi, de L’Équipe, sur ce joueur "IncLassable", avec un "L" renversé, comme le 7 de CR7 – qui rêve d’atteindre les mille buts et de jouer la Coupe du monde, l’an prochain, avec son fils, selon le quotidien sportif. Ronaldo, qui vient d’accorder une interview à la télé espagnole pour l’occasion, où il explique que le meilleur joueur de l'histoire, c'est lui. On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même.Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.