Powered by RND
PodcastsAtelier des médias

Atelier des médias

Atelier des médias
Último episodio

Episodios disponibles

5 de 45
  • Contre la désinformation, comment mieux diffuser le fact-checking ?
    CFI, l'agence française de développement média, organisait à Paris début octobre la 2e édition des Rendez-vous de l'expertise MédiaDev, qui portait sur la lutte contre la désinformation. À cette occasion, Steven Jambot a animé une table ronde avec Ange Kasongo, fondatrice de Balobaki Check (RDC), Julien Pain, présentateur de l'émission Vrai ou faux sur France info, et Noël Kokou Tadegnon, cofondateur de Togo Check. En voici quelques extraits choisis. Face à la viralité de la désinformation, les stratégies traditionnelles de diffusion montrent leurs limites. C'est l'un des constats que les participants avaient en tête lors des Rendez-vous de l'expertise MédiaDev organisés le 9 octobre 2025 à Paris par CFI, l'agence française de développement média, filiale du groupe France Médias Monde, maison-mère de RFI. Trois journalistes fact-checkeurs avaient été réunis pour une table ronde animée par Steven Jambot : Julien Pain, rédacteur en chef à France info et présentateur de l'émission Vrai ou faux, Ange Kasongo, fondatrice de Balobaki Check en République démocratique du Congo (RDC), et Noël Kokou Tadegnon, cofondateur de Togo Check. Cet épisode de L'atelier des médias a été conçu à partir d'extraits des échanges qui se sont tenus ce jour-là.  Les trois intervenants rappellent les défis posés par la vitesse de circulation de la désinformation et le choix des plateformes. Une partie significative de la discussion porte sur l'utilisation de WhatsApp pour toucher des communautés spécifiques. Noël Tadegnon explique le travail de Togo Check avec les radios communautaires, notamment avec des humoristes qui s'emparent de sujets fact-checkés. Les panélistes rappellent la nécessité d'expliquer et de sensibiliser plutôt que de simplement décréter le vrai ou le faux. Julien Pain parle de son expérimentation de Twitch, il aborde également l'inquiétude grandissante face à l'intelligence artificielle générative qui pourrait rendre la distinction entre le vrai et le faux presque impossible, menant à une possible indifférence informationnelle. Enfin, Ange Kasongo mentionne l'importance de la collaboration entre fact-checkers (la Paff) et du nécessaire plaidoyer auprès des autorités pour améliorer l'accès à l'information.
    --------  
  • «L'envers de la tech»: Mathilde Saliou observe «ce que le numérique fait au monde»
    Alors que la COP30 se déroule à Belém, au Brésil, la journaliste Mathilde Saliou, auteure de L'envers de la tech, expose le coût réel de l'industrie numérique. Le secteur épuise nos ressources et pollue l'écosystème informationnel. L'industrie technologique a réussi à faire accepter, dans l'esprit commun, l'idée que ses services sont dématérialisés, explique la journaliste Mathilde Saliou qui déconstruit ce « mythe complet » dans son livre L'envers de la tech – ce que le numérique fait au monde (éditions Les Pérégrines, octobre 2025). « En fait, l'endroit où l'on envoie nos données, c'est un agrégat de choses très concrètes », rappelle-t-elle en citant data centers, câbles et autres équipements. L'extraction des métaux nécessaires à ces équipements engendre des drames humains. En République démocratique du Congo (RDC) par exemple, la quête du coltan participe à une économie militarisée. La journaliste alerte : « Miner, c'est à la fois, déjà, obliger des populations à travailler dans des conditions déplorables – quelquefois proche de l'esclavage – mais c'est aussi, dans le cas spécifique de la République démocratique du Congo, alimenter les conflits sur place. » Au-delà des mines, les infrastructures comme les centres de données participent à l'artificialisation des sols et aux conflits d'usage pour l'accès à l'eau et à l'énergie. Course à l'IA et pollution de l'information La frénésie pour l'intelligence articielle (IA) générative accélère cette consommation. Mathilde Saliou rappelle qu'une requête à un robot conversationnel « consommerait jusqu'à 10 fois plus d'électricité qu'une recherche par un moteur de recherche classique ». Cette course a rendu caduques les promesses de neutralité carbone des géants du numérique. Sur le plan de l'information, l'IA a donné naissance au phénomène de « boue d'IA » (AI slop), car « c'est aussi un outil qui permet de fabriquer énormément de contenus de faible valeur voir très médiocre, sans intérêt », rendant la recherche en ligne d'information de qualité plus difficile. De plus, Mathilde Saliou estime que le journalisme spécialisé dans ce secteur « manque d'esprit critique », masquant souvent les impacts au profit d'une lecture purement économique du progrès. Face aux velléités des dirigeants de la Silicon Valley, qui adoptent des logiques impériales et autoritaires, la régulation est essentielle, estime la journaliste. Pour elle, l'Europe ne doit pas plier aux pressions venues des États-Unis. L'espoir dans le care Pour reprendre la main face à cette situation, Mathilde Saliou invite à pratiquer une « éthique du soin », préférant la robustesse et la souplesse à la performance. Cela passe par le soin des outils existants (garder plus longtemps son smartphone, réparer son ordinateur au lieu de le remplacer) et le soin des liens sociaux dans le monde réel. Elle conclut en insistant sur la possibilité de débattre et de remettre en question les mythes de l'industrie : « On a vraiment le droit de questionner tous les discours liés à ces notions de progrès ». En construisant des « petites poches de numérique plus égalitaires », chacun peut contribuer à remettre la technologie à sa place d’outil et à œuvrer pour des sociétés plus démocratiques.
    --------  
  • Mortaza Behboudi: «Les fixeurs sont un pont entre la presse étrangère et les populations locales»
    L'atelier des médias reçoit le journaliste et documentariste franco-afghan Mortaza Behboudi, qui vient de publier Fixers: Reporters without Bylines, un livre qui raconte son quotidien de fixeur, ces locaux qui accompagnent les journalistes internationaux, parfois dans des pays en guerre. Dans cette conversation de plus de trente minutes, Mortaza Behboudi aborde le rôle méconnu et périlleux des fixeurs. Il publie Fixers: Reporters without Bylines (PICT Books), un livre cosigné avec l'Ukrainienne Oksana Leuta qui expose cette réalité. Un fixeur est celui qui accompagne les journalistes étrangers sur des terrains complexes, servant de pont entre la population locale et la presse étrangère. Ils facilitent le travail (traduction, logistique, contacts) de reportage. Mortaza Behboudi résume avec ironie : « J'ai l'impression faire du babysitting des journalistes étrangers en Afghanistan. » Beaucoup de fixeurs afghans sont des journalistes locaux ayant perdu leur emploi, notamment depuis la chute de Kaboul, rappelle-t-il. Le livre, écrit en anglais, met en lumière le manque crucial de reconnaissance et de protection des fixeurs. Ce métier « hyper dangereux et essentiel » est trop souvent exercé sans contrat ni assurance et payé « au black », explique Mortaza Behboudi, qui dénonce la minimalisation du rôle des fixeurs, souvent réduit à celui de simple traducteur une fois la mission terminée. Le risque sécuritaire est omniprésent : les fixeurs sont souvent accusés d’espionnage, comme ce fut le cas de Mortaza en 2023, lorsqu'il a été arrêté par les talibans puis a passé 9 mois en prison. Aussi, Mortaza préfère parfois « réécrire les questions, adoucir les questions » des journalistes occidentaux afin de ne pas se mettre en danger. Mortaza Behboudi appelle les médias à la sensibilisation. Il insiste pour que les fixeurs obtiennent des contrats et soient cités, car « sans les fixeurs, il y aura aucun reportage » Mortaza Behboudi interviendra le samedi 15 novembre à l'événement Informer le monde de demain organisé pour les 40 ans de Reporters sans frontières (RSF), à la Gaîté lyrique.
    --------  
  • Comment informer sur la guerre civile au Soudan ?
    Depuis plus de deux ans et demi, la guerre civile fait rage au Soudan, devenu un « trou noir de l'information ». Alors que s’y rendre est très compliqué, comment informer sur ce qui se passe dans ce pays ? Le journaliste Eliott Brachet, ancien correspondant de RFI à Khartoum, est l'invité de L'atelier des médias pour en discuter. La guerre civile qui ravage le Soudan depuis le 15 avril 2023 oppose les forces armées soudanaises du général Burhan aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemetti. L'ONU décrit la situation comme la « pire crise humanitaire au monde » : 150 000 morts, 13 millions de déplacés et 25 millions de personnes en proie à la famine. Dans ce contexte, le journaliste indépendant Eliott Brachet, ancien correspondant à Khartoum (2020-2023) désormais installé au Caire, décrypte les défis qu'il rencontre pour continuer d'informer sur le Soudan. Eliott Brachet rappelle que son arrivée en octobre 2020 visait à raconter « la fenêtre de liberté qui venait de s'entrouvrir avec la chute d'Omar el-Béchir ». La révolution soudanaise de décembre 2018 avait engendré une effervescence culturelle et une grande liberté de ton, favorisant la naissance d’un journalisme indépendant. Mais la nouvelle génération de journalistes a vu son travail prendre « un grand coup dans l'aile » depuis l'éclatement du conflit et a souvent été contrainte à l'exil. L'une des difficultés majeures pour la couverture médiatique est de faire franchir au Soudan le « plafond de verre dans les médias et dans l'espace public ». L'exposition Soudan, la guerre sur les cendre de la révolution, qu'Eliott Brachet a supervisée à Bayeux, en Normandie, visait d'ailleurs à recontextualiser cette guerre, en rappelant les avertissements des manifestants après le coup d'État de 2021 : la présence des deux généraux à la tête de l’État ne pouvait mener qu'au chaos. Difficulté d'accès et courage des journalistes soudanais Informer sur ce conflit est rendu extrêmement complexe par les difficultés d'accès pour la presse internationale. Les visas sont délivrés «au compte-goutte», et tout journaliste qui parvient à entrer dans les zones contrôlées par l'armée régulière est souvent suivi de près. C'est ce qu'Eliott Brachet a pu constater lors de son dernier reportage au Soudan, fin 2024. Les accès sont encore plus compliqués du côté des FSR, milice aux lignes de commandement floues, où le risque est de «servir la propagande des groupes en place». Le danger le plus grand pèse sur les journalistes soudanais : 32 ont été tués depuis le début de la guerre, indique Eliott Brachet qui insiste sur l'importance de ces regards locaux, souvent équipés d'un simple téléphone portable, qui documentent la guerre. Ces sources, issues de la génération révolutionnaire (activistes, bénévoles dans des réseaux d'entraide civils), sont essentielles pour obtenir des informations. Malgré les risques, la population reste désireuse de parler aux journalistes étrangers, explique Eliott Brachet pour qui ce conflit n'est pas une «guerre oubliée, c'est plutôt une guerre négligée ou une guerre ignorée», car les informations et les images existent, même si elles sont difficiles à obtenir.  Guerre d'influence et enjeu technologique Au-delà de l'affrontement fratricide, le conflit est une « guerre d'influence » avec des ramifications régionales. Le Soudan, riche en ressources comme l'or et le pétrole, voit l'exportation de ses ressources doubler, alimentant cette « économie de guerre » qui permet aux belligérants de s'armer. Chaque camp est soutenu par un réseau d'influence : l'armée régulière reçoit l'appui de l'Égypte, du Qatar, de l'Iran et de la Turquie, tandis que les FSR bénéficient d'un soutien des Émirats arabes unis, qui fournissent notamment des drones chinois de dernière technologie. Un autre défi moderne réside dans le rôle de Starlink. Ces connexions internet, souvent amenées par les acteurs armés (notamment les FSR), créent «une dépendance énorme des populations civiles aux acteurs militaires». Les civils doivent payer «un forfait à la minute pour pouvoir se connecter», transformant la communication en une source de revenus et un moyen de contrôle pour les forces en présence. Le recours aux sources ouvertes (OSINT) Face aux restrictions d'accès sur le terrain, le croisement des informations est crucial en raison de l'énorme propagande diffusée par les deux belligérants. L'utilisation de l'OSINT (enquête en sources ouvertes) et des images satellites est un moyen essentiel de suivre le conflit à distance. Eliott Brachet s'est rapproché de réseaux de journalistes et chercheurs, comme le laboratoire de recherche humanitaire de l'université de Yale, dont le travail permet de « documenter le pillage et la mise à sac et l'incendie en fait de nombreux villages au Darfour ». Ces outils, associés aux témoignages des jeunes Soudanais, constituent aujourd'hui les sources d'information les plus fiables sur ce conflit qui dure.
    --------  
  • GDIY : Matthieu Stefani explique son approche du podcast (rediffusion)
    Depuis 2017, Matthieu Stefani reçoit des chefs d'entreprises, des sportifs, des artistes. Son podcast Génération Do It Yourself est un projet rentable qui cumule un million d’écoutes chaque mois. Au micro de L'atelier des médias, Matthieu Stefani partage sa conception du podcast et détaille son approche, notamment en matière de modèle économique. Cet épisode est une rediffusion (en version courte) de l'émission du 15 mars 2025. Matthieu Stefani est un chef d’entreprise et podcasteur français dont le podcast a pour nom Génération Do It Yourself. Il promet de « décortiquer le succès des personnes qui ont fait le grand saut ». À son micro ont défilé ces dernières années plus de 400 chefs d’entreprise, sportifs, artistes. Parmi les derniers : l’auteur Joël Dicker, le fondateur de LinkedIn Reid Hoffman, le skipper vainqueur du Vendée Globe Charlie Dalin ou encore le metteur en scène Thomas Jolly à qui l’on doit les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques de Paris. Mi-2024, le président Emmanuel Macron avait aussi accepté de répondre à son invitation : tout un symbole. Dans L'atelier des médias, Matthieu Stefani raconte sa conception du podcast et explique comment il parvient à dégager des revenus avec cette activité de créateur. Cet entretien s'est notamment appuyé sur une interview de Matthieu Stefani publiée par Mind Media. 
    --------  

Acerca de Atelier des médias

L'atelier des médias est une émission d'entretiens et de reportages à l’écoute des r/évolutions des médias à l'ère numérique. Elle est présentée par Steven Jambot et réalisée par Simon Decreuze. En podcast chaque samedi ; diffusion radio sur RFI le dimanche à 11h10 TU. Contact : [email protected]
Sitio web del podcast
Aplicaciones
Redes sociales
v8.0.1 | © 2007-2025 radio.de GmbH
Generated: 11/24/2025 - 5:55:17 PM